Né à Saint-Cloud en 1994, Ackah-Diaz passe son enfance à Abidjan en Côte d’Ivoire avant de rejoindre Genève en 2008 pour continuer ses études pendant la crise politique et militaire. En 2011 il s’installe à Paris où il vit et travaille.

Artiste peintre autodidacte, Ackah-Diaz a commencé par écrire de la poésie. Sa poésie guide désormais ses compositions, accompagne ses tableaux tout en traçant des grilles de lectures métaphoriques.

Ackah-Diaz à travers des oeuvres figuratives propose une satire sociale abstraite. Son oeuvre est emplie de figures interrogatrices plongées dans des paysages énigmatiques aux couleurs embrasées.

Sans travail préparatoire, les scènes tacitement politiques d’Ackah-Diaz surgissent comme des cris questionnant l’ordre établi. Dans son œuvre, Ackah-Diaz tente de rétablir un dialogue vertueux entre les éléments, les hommes et les astres.

Le personnage récurrent, souvent androgyne, qui paraît être l’élément central de la composition, est influencé par son environnement, lui empruntant ses couleurs, ses textures et ses formes. Les collines, symboles de la quête d’harmonie, apparaissent obsessionnellement, tel un éloge de la pierre, qui, friable, polie par le vent et érodée par les eaux, ne perd rien de sa quiétude millénaire. À l’intérieur de cette nature paisible, ce personnage récurrent semble faire partie d’un tout ; pourtant, il lui donne dos, regardant vers l’ailleurs.

La peinture vit en moi.

Elle colore mes organes de pourpre, et parfois même de bleu, selon le rythme de mes branchies.

Longtemps j’ai voulu qu’elle raconte mon histoire. Dans l’espoir d’y découvrir le monde, des plaines lointaines à la rosée si proche.

J’ai espéré, et dans l’attente, j’ai espéré encore plus fort. Las, j’ai demandé au pinceau de me dire ce que je pense.

« Parle mon frère, j’ai besoin de savoir », criai-je embarrassé.

Face à son mutisme, j’insistais mieux, téméraire pourtant fautif.

« Tu es un avion qui s’ennuie et les étoiles sont ton journal intime », répondit-il, tranchant le noir espiègle d’une lumière sourde, tel un gribouillage d’une autre vie.