La peinture vit en moi.
Elle colore mes organes de pourpre, et parfois même de bleu, selon le rythme de mes branchies.
Longtemps j’ai voulu qu’elle raconte mon histoire. Dans l’espoir d’y découvrir le monde, des plaines lointaines à la rosée si proche.
J’ai espéré, et dans l’attente, j’ai espéré encore plus fort. Las, j’ai demandé au pinceau de me dire ce que je pense.
« Parle mon frère, j’ai besoin de savoir », criai-je embarrassé.
Face à son mutisme, j’insistais mieux, téméraire pourtant fautif.
« Tu es un avion qui s’ennuie et les étoiles sont ton journal intime », répondit-il, tranchant le noir espiègle d’une lumière sourde, tel un gribouillage d’une autre vie.